S’il est certain que le premier salaire ne permettra jamais de rouler sur l’or, surtout dans le contexte actuel de crise de l’emploi, il reste important de réussir cette première négociation salariale lors de votre entretien final.
Ce premier salaire peut en effet conditionner le reste de votre progression de carrière, en vous fixant sur de bons ou de mauvais jalons.
Voici quelques petits conseils pour optimiser cette négociation.
Avant l’entretien : rappelez vous que vous avez de la valeur
Avant de vous présenter en entretien final de recrutement, essayez d’évaluer la valeur de votre métier sur le marché du travail, est-il en pénurie ou au contraire en surabondance ? Pour cela, on pourra :
- se référer aux différentes études d’évolution de salaires menées par des organismes comme l’Apec, AON Hewitt…, et que l’on retrouve souvent sur des sites spécialisés en RH et en offres d’emplois.
- se référer à des personnes passées par le passé par ce type de fonction, si possible dans un secteur d’activité proche. On pourra pour cela s’adresser aux réseaux des anciens de sa formation, à des collègues ou via les réseaux professionnels en ligne comme Viadeo et Linked in. En règle général, les gens y sont plus ouverts que par les circuits traditionnels. Il faudra alors leur demander quelle a été leur progression de carrière et leur salaire de débutant.
- En recoupant toutes ces différentes données, estimez votre valeur et fixez-vous un seuil au-dessous duquel vous ne pouvez pas descendre. Un seuil théorique cependant, qui se modulera selon les besoins en expérience, et la votre, du poste désiré.
Pendant l’entretien : anticiper et ne pas s’obnubiler
Attendez que l’on vous parle « salaire » et ne vous focalisez pas sur la question
C’est en effet souvent celui qui aborde le sujet le premier qui s’expose. Mieux vaut donc laisser venir le recruteur sur ce sujet épineux.
De toute façon en bon recruteur en parlera, n’en faites donc pas une obsession et ne vous focalisez pas là-dessus en oubliant le reste, au risque de passer à côté de votre entretien. Il faut juste avoir réfléchi à la question auparavant pour savoir quoi répondre.
Faites grosse impression
Il faut montrer que l’on a envie, que l’on a de l’appétit pour l’entreprise et ses projets. Cela permet parfois d’influer également sur la négociation salariale. Bref, il faut savoir vendre sa motivation et ses compétences.
Les recruteurs ont toujours un seuil nominal de négociation en plus. Ils ne chipoteront donc que peu sur 200 euros.
Faites monter les enchères
Sans se transformer en vendeur d’aspirateur, il faut toutefois savoir parfois faire monter la pression en vous appuyant sur la liste d’arguments (préparés auparavant cela s’entend) que vous avez gardé dans votre manche pour cette dernière étape : expérience spécifique, maîtrise linguistique, expérience à l’international, double compétence… Bref, les possibilités sont nombreuses.
Une hausse sélective des salaires
Même si on est encore loin des niveaux d’avant crise, les prévisions d’augmentation pour les jeunes diplômés se sont améliorés par rapport à 2009 (enquête du cabinet AON Hewitt : les salaires des jeunes diplômés devraient progresser de 3,4 % contre + 2,6 % pour les cadres plus confirmés).
Toutefois, ces possibilités d’évolution dépendant encore des niveaux d’études des jeunes diplômés. Les titulaires de bac + 5 (écoles d’ingénieurs, de commerce et master2 universitaires) seront mieux lotis que leurs camarades de master ou ceux ayant un bac + 2.
Les recruteurs parlent brut? Parlez net
L’une des mauvaises habitudes des recruteurs pour obscurcir le jugement du recruté est de parler « brut annuel ». Et comme, on n’est au souvent pas au fait des taxes et de la gymnastique mental pour passer au mensuel, on n’y comprend rien.
Faites-vous alors préciser à quoi cela correspond en net chaque mois. De même, demandez toujours s’il s’agit de la part fixe de votre salaire, et si oui, quelle est la part variable, et sur quelle part cette dernière est-elle indexée ? Enfin, cette proposition tient-elle également en compte des éventuelles primes, bonus, participation, 13ème mois, intéressement… ?
On pourra aussi travailler sur la notion de « package salarial » : c’est à dire le salaire plus les « à-côtés » comme le portable de fonction, la voiture, les forfaits téléphoniques, les mutuelles santés, etc…
Les stratégies de négociation
En terme de négociation, plusieurs hypothèses sont envisageables:
- Si le salaire proposé est au-dessous de vos prétentions mais dans le même temps, si vous êtes profondé motivé par le poste : on pourra dire au recruteur que c’est inférieur à nos attentes, mais que l’on se projette néanmoins très bien dans le poste. Demandez alors s’il est possible d’envisager une renégociation salariale au bout de six mois
- Si la proposition salariale est très inférieure à vos attentes: Faites comprendre à votre interlocuteur que vous n’êtes pas certain d’être complètement opérationnel au quotidien du fait d’une certaine précarité qui vous pèsera sur la vie quotidienne (transport, logement…). Il faut ainsi tenter de l’amener à revoir sa position en prenant appui sur des revendications claires et palpables…
- Si le poste vous plaît mais que le salaire ne colle pas: C’est malheureusement souvent le cas et comme la conjoncture actuelle est trop incertaine pour prendre le risque d’être au chômage, le jeune diplômé accepte en générale les conditions de l’employeur. Il faut donc rester en veille active et partir dès qu’une meilleure opportunité se présente.
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